un petit tour

11 janvier 2008
avancer encore et encore, se protéger mais refuser de reculer. encore, plus vite, encore plus loin. attention à droite, en haut, ne plus descendre. tant et tant de fois faire le tour, une simple plaque de quelques mètres, une simple plaque de quelques centimètres, une simple plaque de quelques milliers de kilomètres. Sans cesse et sans arrêt, faire le tour, imiter la Terre nourricière qui tourne sur elle même sans jamais tenter de revenir au point origine. ne pas revenir pour ne pas savoir qu’il existe un départ, un premier souffle.
attraction, répulsion. le jeu de la non séduction car seul l’équilibre compte, la rencontre, la collision est fatale.
la Terre nourricière, proche et loin de son étoile. des mécaniques environnantes reproduisant sans fin ces modèles. des mécaniques environnantes qui ont appris des lettres puis des mots sans jamais en comprendre le sens. des lettres, des mots sans sens mais avec bruits et vacarme. le sens n’est plus, seul le son existe. sans sens la rotation disparait. sans rotation l’existence est menacée. un retour aux sources. un début, une fin.
accepter de regarder de plus près, rompre l’équilibre pour augmenter la proximité. le rêve, le chemin disparait. c’était là tout près, la chimère revêtue de ces plus beaux habits. prétentieuse habitude qui pense toujours triompher de la crédulité, de la vaste ignorance qui préfère le calme obscure à la route sinueuse d’une réalité.
alors, je tourne sans cesse, sans cesser de poursuivre la ligne et la courbe à la recherche de l’autre courbure, celle du temps, celle qui me laissera percevoir même qu’il instant le point des origines, le souffle initial, le silence primal.

Lhorens b. Sartori

le premier temps

1 janvier 2008


loin de l’illusion et de la foule, laisser son esprit vagabonder dans la brume du petit matin. ce premier petit matin que l’on souhaite être celui du renouveau. ce premier souhait qui ramène au premier plan de la conscience l’illusion d’un monde renouvelé où la tentation du recommencement est loi.
dans l’illusion de la solitude des temps premiers, avancé l’esprit clair et voir tel un souverain ivre de conquête la plaine de la félicité sans vouloir se retourner, se retourner et contempler l’autre face du miroir, celle de la nudité de nos actes et de nos pensées.
avançons donc sur ce chemin escarpé dans la brume de nos destinées.

Lhorens b. Sartori

un ange passe

4 novembre 2007

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sans avoir à bouger ni courir, il suffit de regarder par la lucarne pour apercevoir ce ballet incessant. toutes ces ombres. à droite. à gauche. et même au travers de mon esprit. tant de mouvements et d’agitation alors qu’un battement de cil pourrait suffire. du haut de mes étages, d’un souffle comme d’un revers de la main je balaye cette mascarade, cette fin de siècle. fermer, ouvrir puis revenir. fermer, ouvrir. au prochain battement de cil je regarde de nouveau l’agitation et… rien ne bouge, lorsque soudain happé par la lumière obscure je disparais. plus aucun son ni même une variation sur un souffle. je cherche mes bruits, mes propres inquiétudes et non, rien. d’une obscurité à une autre, d’un chaos à la perfection du néant et de l’oubli.
quelques minutes, quelques heures ou plus passent dans un souffle sans musicalité. mon imaginaire tente de reconnaitre des vibrations mais pas la moindre tension de corde ou de peau.
j’avance, serein, je sens la pierre se rapprocher. proximité sans contact, frottements sans écorchure, je me laisse aller à contempler cet invisible, à profiter de ce concert. tourbillon. projection.
lumière du lieu sacré, c’est la magie et l’illusion qui me tire de mon sommeil. je suis face à l’irréel. ce moment où tout est possible, ce moment où c’est le bleu qui opère. même si le roi carmin veille, la musicalité est bien différente, le bleu est maitre. Cobalt ou plus profond, il m’entraine encore et encore dans les profondeurs insondables de mon néant. toujours face à l’irréel je m’en approche jusqu’à le toucher, jusqu’à me laisser posséder, je suis l’irréel. alors d’un battement de cil, d’un souffle…

Lhorens b. Sartori

au delà du temps

30 octobre 2007

c’est au détour d’un bloc, sans bruit, que la nouvelle surgit. Penché pour regarder, la limite a disparu, dépassée. ni vide sidéral, ni brutalité. grondement, ronronnement tel un cortège sans vie. le premier pas peut sembler difficile et pesant mais la chute est toujours aussi évidente. C’est comme marcher sur un filin en équilibre alors que l’on marche sur une voie large et stable. ni obscurité, ni lumière. l’image a disparu. l’image est-elle la limite ?
le rythme augmente. battements réguliers, souffle clair. toujours ce souffle. de l’autre coté du temps pour ne plus voir, ne plus croire et se poser la question du bon coté. d’un point à l’autre, la limité écartée, le temps n’avance plus tel un grand vide. un vide total, un vide sidéral où la chute devient une liberté. silence brutal. chuchotements puis hurlements. des hurlements pour stopper une chute sans fin. passer d’un point à un autre, saut dans l’inconnu. saut pour aller au delà du temps. ce temps qui n’existe que parce que je l’appelle. dans le silence, loin de cette attention, il disparait; la limite s’efface d’elle même.
au détour d’une courbure, sans bruit, c’est dans un souffle que je fis mes premiers pas au-delà.

Lhorens b. Sartori

corde raide

23 octobre 2007


la corde tombe, rebondi puis résonne. rebondi puis résonne. la chute stoppe. net et repart de plus belle . accélération. stoppe. rebond. coup sec, arrêt net. inanimé je remonte doucement. tomber. arrêter. tomber. arrêter. chute libre court le long de la corde raide. enfin je touche le bois, tel un pavé humide et brillant, une course éfreinée m’emballe loin de ces chutes. trébucher sans tomber. ne plus tomber et pourtant la chute est douce… le sable sous un corps cassé, martelé, les muscles tendus à l’extrême je perçois le flot s’abattre sur la chair. alors je cours. je reste. pourquoi aller aussi loin pour finir si près. la fin n’est jamais si loin mais on l’imagine alors je refuse et je me jette à corps perdu dans les bas fonds sonores, sifflements de cordes raides , épaisses faites du métal qui coupe les chairs. les vibrations percent, dispersent l’espace, les glissades s’en vont plus précises même lorsque le métal reprend ses droits et tourbillonne. saturation de l’air. corps à corps. le temps remonte à la source, origine du monde, origine des mondes. Je perçois le passage. nouvelle fuite en avant où la découverte attend. happé, le temps remonte au delà de la source. ni lumière ni obscurité je vois la courbure du néant, je touche l’indicible vérité celle qui m’échappe. tourbillon métallique, les photons dansent et seules restent les consciences. le calme retrouvé quelques sonorités m’arrachent encore quelques pensées. je suis retourné.
je tends le bras, la main, les doigts et là je sens la corde. raide.

Lhorens b. Sartori

nuit carmin

16 octobre 2007

Le noir. le noir m’enlace. obscurité, l’escalier s’enlace. dédale de couloirs et de masses. une lumière sombre pour retomber dans le noir. les yeux ouverts qui roulent, et montent pour s’accrocher à quelques câbles photoniques.
nouvelle pesanteur.
Chuchotements et vent de parole. écouter pour ne pas dire. un cri s’échappe, claque! sans pouvoir être perçu, étouffé par les câbles. aller et venir. aller, aller et venir, douce perspective où les souvenirs du temps des mots, des sons et des paroles… lumière noire. le froid puis le chaud. pesanteur, apesanteur, une chute sans fin, une démarche. équilibre enfin. je vois ces visages multicolores et lointains, familiers sans doute. de parfaits inconnus avec proximité. des mains tendues et le souffle qui s’approche, la chaleur de la connaissance et de l’oubli. comment redouter d’être emporté par ces courants forts et profonds. je glisse sur le sol telle une ombre sans masse ni attache, je retrouve le couloir, effleure la pierre tiède.
Voir, être vu, apparaitre, disparaitre, être, apparaitre, disparaitre.
enfin la sombre lumière, ténue, un fil, un cheveux, un souffle de photons. une poussière d’étoiles maintenue comme une série de hasards dans la raison qui vacille. regarder une fois encore puis se laisser aller à cette obscurité protectrice.
Ouvert. fermé. ouvert. fermé. regarder le noir en face. tendre le regard,
regard du temps qui disparait.
nuit carmin.

Lhorens b. Sartori

en attendant

25 juin 2007

blessure métalliquele bruit m’envahit, la douleur. la pluie, l’orage s’abat partout, sur les vitres, partout. guitares saturées, rifts impressionnants, hommage au premier !
plus fort, plus vite.
lumière, éclats, je plonge. le son doit sortir, il doit respirer. la douleur augmente. un corps en vrac jeté contre le mur, encore et encore. reflets carmin. le son est toujours là. Vamos !
une ombre, le rythme est retombé. l’Ombre ou bien « el hombre invisible », oscillations où j’entends les deux William se répondre. avancer dans le tunnel circulaire dans lequel les éléments se meuvent à l’envers, arrivent de derrière pour ne jamais passer devant. regarder, retourner, détourner. le calme semble de retour si l’on exclus les bruits de bottes au pas cadencé.
tourner à gauche, prendre vers le réservoir, rejouer la poursuite mais avancer avec prudence sans trébucher.
Des bruits de vitre, de verre pillé…

Lhorens b. Sartori

un autre coté

24 juin 2007

derrière la porte sans se poser de question, je dirige mes doigts vers la forme persuadé que la réponse est de l’autre coté. mais de quel coté ? de quelle réponse ?
tant de questions avec tant de réponses et la certitude que l’on reçoit la réponse destinée à la question est finalement très faible, si faible qu’il devient évident que c’est la réponse. point de jugement de valeur, ni de questions posées. c’est la réponse. le savoir et le mystère renforce cette certitude, la réponse est de l’autre coté. posons justement cette réponse, mettons là de coté et voyons à quelle réalité se rattache la question. Car, enfin, poser autant de questions devrait amener nécessaire une réflexion sur la qualité de l’ensemble.
peut-on raisonnablement espérer maintenir les liens supposés entre les questions et les réponses ? Non !
il serait ainsi, envisageable de ne plus poser de questions, cela permettrait – à coup certain – de recevoir la bonne réponse. Intéressant, donc plus le nombre de questions diminue, plus la raison augmente et plus la probabilité d’obtenir la bonne réponse augmente.
Voilà toute l’histoire, l’augmentation log-a-rythmique du nombre de questions est le meilleur moyen de ne pas fournir de réponses. Maintenir l’ignorance en stimulant la curiosité. Une réponse mathématique à un problème politique…
ainsi, la réponse à la question est nécessairement la question elle-même.
droit du savoir sans avoir

Lhorens b. Sartori

une porte, sans doute

17 juin 2007

porte avancer et rester exactement au même endroit sans aucune crainte du vertige. Le tempo accélère, les lumières défilent. vite, encore plus vite. dépasser la rupture. ne plus bouger, regarder le chaos et accepter une nouvelle glissade. merci pour cette promenade. il fait nuit sans le froid de l’été. regardes la chair disparait, l’existence même est menacée et pourtant le tempo monte encore et encore.
arrêter pour mieux imploser. ah, je te vois… loin, trop loin. l’important n’est plus. sautes !
mille espace, mille niveaux. de sauts en rebonds, je cherche sans désespoir, la quête est vaine. Il faut accepter, se résoudre à l’unicité dans un espace multidimensionnel. accepter. non ! cette quête même vaine doit perdurer, elle est la quête. la stopper, c’est tout stopper, c’est accepter que les mécaniques environnantes tentent de conquérir des espaces dont elles ne peuvent avoir conscience. accepter c’est leur laisser ces points, ces voix qui leur apportent un espoir. ne pas approcher.
je lève la tête et provoque encore et encore. avance, trébuche et continue sans me soucier du chemin qui n’existe plus.
derrière cette porte, je n’ai jamais su quoi mettre alors je la contemple sans me poser toutes les questions. refus de la polémique, je m’assoie. calme, je profite de ce moment de paix à l’abri de la masse et de la lumière.
voir et savoir.

Lhorens b. Sartori

ouvert – fermé

6 février 2007

Ouvert, sans un regard, je tente de trouver le cristal. cette brillance absolue, lumière intérieure qui ouvrirait toutes les portes.
Fermé, je vois, observe ce néant. proche du noir absolu. obscurité de nature, insupportable. Peste. je me souviens de ce gout indéfinissable et irrésistible qui hante encore parfois ce monde.
Ouvert – fermé. je cherche. l’esprit tendu à l’affut, je suis dans la vision, dans l’image presque dans la lumière ébloui, loin des visions du Cody, loin de la rivière. ou alors… sur l’autre rive, à la dérive. le pont s’éloigne et disparait. plusieurs vies n’y suffiront pas. rassembler. concentrer. accepter la multitude, la superposition.
La quête continue…

Lhorens b. Sartori