John and Mary

9 juillet 2009

Avance, fuit, court.
Le pavé, le bitume, la Seine.
Avance, fuit, court.
Le fleuve te rattrape.
Oser traverser, oser le pont
Faire le grand saut, devant, derrière.
Avance, fuit, court.
Enjamber ou tanguer, pont ou passerelle.
Le fleuve dentelle la ville,
Le fleuve rythme la ville, de la liberté à Saint Anne.
j’avance, je cours, je fuis.
Stop.
Immobilité, j’admire le mythe, l’insolence et la tradition.
à PEST

Lhorens b. Sartori

ambiance : Forbidden colours - Ryuichi Sakamoto

La voie…

7 juillet 2009

la voie, les pas vers son propre néant.

Lhorens b. Sartori

ambiance : Time reflection - Robert Fripp

peurs

13 juin 2009

combien de temps ?
la durée a disparue, seuls l’envie et l’espoir perdurent.
combien de temps à mesurer l’absence du temps. un regard rapide permet de percevoir le vide. ce vide comme forteresse, ce vide trop souvent combler par des sons, des images et trop de maladresses. doutes et absence, la nuit est tombée.
chercher l’abri du vide dans chaque recoin. accélération, encore et encore. ne pas se rendre, ne plus penser. fuite vers un avant qui ne peut être le passé. fuir, refuser le diktat. absence du temps et de la raison. fuir mais ne jamais abandonner.
4:00 AM, la seine seul.
se rendre à la raison, se rendre. Non !
le vide naît du besoin, accepter de ne pas contrôler. Et que dit Contrôle ?
Contrôle …?!
Contrôle …?!

absence du temps. attractions fatales, chocs et entre chocs, la peur a depuis longtemps disparue pour faire place à l’inquiétude, diffuse, rampante, sournoise et qui resurgit là où l’attendait plus. explosif avec retardement déclenchée par la moindre alerte, le moindre doute. explosion redoutable, parfois radical. moment de révolte et d’incompréhension, une nouvelle fois la fuite avec ses codes. recherche d’une absolue solitude alors que s’ouvre la voie sacrée d’un bonheur.
ne plus jamais fuir ou renoncer même lorsque le chemin ne semble qu’un champ de bataille, qu’une avenue de ruines.
4:00 AM, la seine seul.
obéir.
chaque centimètre carré est scruté, chaque électron passé au tamis quantique d’une folie paranoïaque qui construire chaque instant que sa perte annoncée. pourtant, dans cet univers la liberté s’installe, la complicité si proche de la duplicité est présente à chaque seconde. autre vie, autres identités.
une ondée, promenade improvisée à profiter de chaque goutte comme autant de souvenirs, la pluie comme remède furtif à l’absence. les gouttes épaisses qui pénètrent chaque parcelle de l’être, pluie qui s’insinue dans les chairs et occupe l’esprit. accepter la dilution.
Refuser la dilution. Non !
intégrité de l’esprit. l’absence n’est qu’un reflet. reflet d’une proximité perdue. reprendre contrôle, ne pas sombrer corps et âme dans la mélancolie de l’instant où ces trop courts moments deviennent le centre du temps. Micro coupures d’une réalité pour une autre, la tentation du miroir n’est pas loin. Passer de l’autre côté pour inverser, renverser une proportion qui devient à chaque second plus difficile à accepter.
impossibilité du choix, l’absence comme carburant. atteindre la prochaine porte, encore et encore. points de contrôle insanes et pourtant refus de perte l’esprit, la frontière est ténue. tomber de quel côté ?
4:00 AM, la seine seul.
me voici de retour en cet endroit. La douleur est si intense. intense, insupportable. je ne peux pas vivre sans elle.
en équilibre rare sur la rambarde du pont à équidistance des rives, les yeux rivés sur le ciel étoilé, je perçois le tumulte du flux aqueux. deux rives équidistance. absence du temps, comme suspendu dans un espace qui n’appartiendrait qu’à moi.
4:00 AM, la seine seul, je n’ai plus de contact. errance absolue. éther synaptique, recherche du satori par l’absence.
toujours plus.

Lhorens b. Sartori

ambiance : Surrender (with Nicola Hitchcock) – Hector Zazou

courbe

8 juin 2009

obscurité diurne, j’avance à pas comptés. hésitant, je trébuche. Sans être tombé, je me relève.
une porte ou un mur. refuser l’obstacle. sans tomber se relever.
une ligne, des courbes, mise en perspective. de la matière. je vois l’indicible et pourtant tant de points m’échappent. tu es là, je le sais et je te cherche. aucun regard n’y peut rien. l’émotion comme carburant, la (dé)raison comme pilote.
obscurité et couleurs, sentir la couleur, la vibration absolue du photon unique.
je suis là.
percevoir l’éclat, le sens, percevoir la vie de la ligne. le sens de la ligne.
matière brute et pourtant si travaillée, polie, vernie, sertie. contact absolu, l’énergie de la matière, explosion.
j’ignore l’issue de la rencontre, il est impossible de fuir. le photon s’écrase puis rebondi. encore s’éloigner pour mieux comprendre puis revenir se poser. non. non. non.
tout est clair,
les éclats parlent,
les lignes tissent,
les courbes présentent.
je vois, vue synthétique, instrumentalisée. évidence des formes.
dans l’obscurité diurne, je me relève sans tomber.
partir, revenir, porté par les ondes et laisser le flux envahir l’espace. tout est reflet. nouveaux regards, la ligne poursuit sa route.
tu es là.
suivre la ligne, en découvrir une autre, ne pas la laisser s’enfuir. tentative désespérer de contrôle. non. non. non.
Sans contrainte, avec fluidité voir s’exprimer le passage de la courbe à la ligne, tentation rectiligne qui porte la fuite. puis au bout de la ligne, à l’endroit de la fuite, retrouver la courbe.
revenir, repartir.
une ligne, des courbes, une lumière légère.
tu es ma perspective.

Lhorens b. Sartori

ambiance : Cracking the Midnight Glass (B.L.U.E.)

liaison

6 juin 2009

depuis tellement longtemps, ces images hantent et protègent. images de pure agonie, de celles qui laisse le bonheur s’exprimer. de celles qui rendent léger le plus lourd des KO. comment ne pas adorer cette ivresse, ce poison puissant qui contamine tout l’être. doux regards. rythme endiablé et impatience d’enfant.
où es tu ?
liant, liaison indestructible, les distances, l’espace et le temps disparaissent. seules les liaisons demeurent. liaisons dangereuses sans doute car réelles et profondes. ineffaçables, indélébiles car jamais tracées. pures… la lumière apparaît.
comment expliquer l’impossible constance ? état de grâce où les deux pans de la liaison n’ont jamais cessés d’être qu’un. tout d’un coup la distance apparaît comme insupportable, le temps trop court. la disparition de la dualité rend la distance impossible. l’imaginaire est en marche. l’impossible ne s’est jamais séparé du possible.
rift inversé. happé l’espace d’un temps. le gouffre est infini. chute sans fin. main tendue. fusion.
les images défilent. petite allée et volets bleus que viennent délicatement frappés les rayons des astres du jour ou de la nuit. féérie nocturne dans la douceur d’un été naissant. chaque instant est resté gravé.
touché, à terre, dans le spasme de l’inconscient, la réalité est une et indivisible, arrangeante et paisible comme un sourire complice. il n’est plus question de mémoire, rien ne peut s’échapper ou s’effacer, tout est gravé dans la nuit du temps.
être, efface l’oubli.
ne plus quitter cette état de profondeur.
ne plus quitter cette état de profondeur, seule réponse à toutes les interrogations.
avoir le matin, rendez-vous le soir n’est rien en regard d’un diner avec le matin. lorsque le réveil amène la conscience, l’étrange absence de sommeil est paradoxal.
j’ai dormi du réveil du juste. tu es là. tellement proche.

Lhorens b. Sartori

ambiance : quicksand - side two (Adrian Belew)

le mot de trop

24 mai 2009


un accident de mots, une chute. toujours en retard d’une syllabe, la lettre inversée. inexpressions et mots perdus. Expressions et sons.
un cri, une déchirure. un cri, un hurlement.
expression de la détresse. pourtant tout y est mais sans le sens, sans la Lettre, le cri reste lettre morte.
l’envie du cri mais pas sans le sens. Inversé, trituré, la chute semble inévitable. ne plus éructer, prononcer. prison et hurlement, avant le sens, après le bruit. écouter, annoter, la plainte est gémissement alors que le mot est mal. Les maux sont mots. Sans eux ni joie ni souffrance. incidents rauques, la peur de l’incompréhension; monstre et souffrance. Le regard se porte sur la différence. errance de la pensée. La différence devient le centre, l’unique vue. différence des uns, indifférence des autres.
tout recommencer, remettre en cause les acquis et le mépris. Renoncer à intégrer le brouhaha.
alors dans la nuit je laisse le silence me guider et je te souris.

Lhorens b. Sartori

ambiance : Cerulean sea (B.L.U.E.)

effroi

23 mai 2009

armer, presser sur le bouton et prendre du recul. stop. le flux se diffuse et la tempête fait rage. les images défilent, impossibles à arrêter. la douleur est féroce, elle attaque la chair, admire le liquide. écoulement rougeâtre. capteurs photonique embrumés.
le dialogue reprend, arrive le monologue, arrive le départ. stop. visions de l’impossible, de l’excès ; sensations dépassées, la douleur s’accroche.
la fin est dépassée sans être arrivée. accélération, course folle au dessus des lumières de la ville, tant de moments à revivre.
et toujours cette douleur, l’entaille est profonde, le métal dangereux.
la lumière accélère son ballet improbable. toits nocturnes. sauts. glissades. le flux d’air manque puis reprend. tomber sans fond sans vide, seule reste la chute.
la lumière disparaît, la nuit au dessus des toits, course poursuite.
le recul est-il nécessaire ?
visages d’étrangers, d’absents qui semblent avoir tant voulu exister.
le temps s’est arrêter. ne plus avoir à compter. chaleur égoïste.
stop.
dernier saut.

Lhorens b. Sartori

ambiance : Mustang (Buckethead)

nuit et aveuglement

19 mars 2009

aveuglé par la clarté de la nuit, celle des caisses claires, des timbales et des carnavals. halo luminescent et imaginaire d’une nuit noire, lumière d’une fête rêvée. peut-être, aurais-je du accepter de dormir lorsqu’il en était encore temps. je ne saurai plus compter le nombre de jours et de nuits sans sommeil. ces nuits bercées de vagues bleues et ces journées transpercées par un trait blanc, parfois laiteux. la fatigue a disparu avec la perte des repères, même si la perte des repères est apparu avec la fatigue. je ne suis plus, posé là, de coté, dans un attardement sans fin. perdre ses repères, c’est perdre le pourquoi, c’est accepter la chute sans fin, chute sans impact tant l’aveuglement est grand.
et pourtant, il ne s’agit pas d’oublier maintenant mais de se souvenir différemment. se souvenir d’hier sans savoir ce qu’est aujourd’hui. voyage dans un temps et plusieurs espaces. je suis hier alors qu’aujourd’hui s’est déjà installé. la chute a peut-être cessé. je suis dans cet ailleurs ou l’espace et le temps se confondent en un point unique. intensité. lieu unique de vie qui élimine, élime le temps. plus de temps qui passe mais unique temps qui s’accumule. temps sans déroulement où un moment réapparait juste après sa disparition.

aveuglé, je cherche le point de contact, le point de passage pour retrouver une marche du temps, échapper à l’illusion de la clarté et retrouver – enfin – la bulle bleue, celle des origines du temps.
plongé dans un sommeil profond, les yeux grands ouverts, je sourie…

Lhorens b. Sartori

ambiance : aram of zoba (Jonas Hellborg)

hordes

26 janvier 2009

j’ai vu passer ces capitaines, ces hommes en armes et cortèges. j’ai vu leur brutale inutilité. serviles, ils plaisent aux puissances; cupides, il espèrent des richesses.
leur qualité ? le nombre et l’obéissante au chef payeur.
armée, cortège de pleutres en uniformes. j’ai vu passer leurs bottes crottées, éclaboussées par des volutes nauséeuses. le triste sentiment de gâchis m’enivre et me pousse à m’éloigner de ce cortège d’un autre temps. temps où les capitaines et leurs hommes faisaient ripailles et s’amusaient d’un rien, d’une différence… pour le moins, leurs excès pouvaient faire sens, ils allaient mourir.
assis au bord du chemin, mon attardement est devenu interrogation, puis inquiétude. leurs vies sont-elles à ce point perdues qu’ils revêtent ce type d’armures toutes aussi bruyantes qu’inutiles ?
amures de coton et de fibres synthétiques, point d’élégance ici, mais la copie de modèles disparus depuis longtemps. reproduction de codes sans en comprendre le sens. En n’empruntant que les apparences, ils empruntent le pire, les singeries sans l’intelligence, le costume sans la fonction. Leurs vieux capitaines sans gloire passée leur font croire que l’habit amène la valeur. Vieux capitaines, eux mêmes corrompus et sans conscience aucune que la valeur construit et pose l’habit.
j’ai vu passer ces capitaines, ces hommes en armes et cortèges. j’ai vu leur brutale inutilité.
Je les ai vu disparaitre en ouvrant grands les yeux, je les ai vu disparaitre car ils n’existent que parce que nous accordons un crédit, parce que nous les regardons défiler. ils ne sont rien que des ombres perdues échappées d’un néant d’un autre age. ombres parmi les ombres, ils se liquéfient au premier regard, à la première lueur, à l’esquisse d’une pensée.
ils ne sauront jamais que la richesse nait de la diversité.
à patrick mac gohan

Lhorens b. Sartori

ambiance : Lament (nûs)

bleu

16 novembre 2008

au delà des monts et des vallées, labyrinthe de chemins et de creux, de bosses et de plaies. azur et chaleur. surexposition. champs et cultures avant de se heurter à un mur de chaleur et de pierres. j’ai pourtant souvenir de ce petit chemin qui serpente. chemin qui m’amène et me ramène sans cesse. souvenir du ruisseau, d’une impasse et d’escaliers se faufilant entre les murs blancs. bleu déchiré.
monter les escaliers sans pouvoir échapper aux murs, rechercher la colline pour enfin apercevoir les dunes. s’installer. dominer le sujet, en faire le tour, désespérément attiré par l’impossible lointain. toises turquoises et plage bleue poursuivie par la blancheur de la dune. chaleur accablante et pourtant une course effrénée s’est engagée.
redescendre les escaliers, enfiler les ruelles sans fin. ruelles, plongeoirs océaniques. vite, vite, plus vite encore. quitter la pierre pour le sable, ne plus savoir courir, les articulations bloquées par la silice. planté tel un pieu hivernal oublié par la tempête je laisse la bise m’apporter le parfum du large. rassuré, calme je reprends ma quête, multitude de teintes prises en une seule couleur. vue océanique presque acier pointée de barbeau, charron et canard. s’élever encore, suivre les contours. guidé par l’astre du jour, les reflets m’offrent des vagues givrées, guèdes et pastelles. enivré par ma quête, la lumière et les méandres du chemin, je découvre un nouvel univers. bâtisses simples au flanc de l’immensité, baignées par les flots de lumières. murs turquins, usés par le sel, je marque une pause. un siège boisé me propose son hospitalité. installé, bercé je laisse mon esprit s’échapper.
n’ai-je pas déjà trop couru ?

Lhorens b. Sartori

ambiance : BLUE nights (Bruford Levin Upper Extremities), Deeper Blue