peurs

combien de temps ?
la durée a disparue, seuls l’envie et l’espoir perdurent.
combien de temps à mesurer l’absence du temps. un regard rapide permet de percevoir le vide. ce vide comme forteresse, ce vide trop souvent combler par des sons, des images et trop de maladresses. doutes et absence, la nuit est tombée.
chercher l’abri du vide dans chaque recoin. accélération, encore et encore. ne pas se rendre, ne plus penser. fuite vers un avant qui ne peut être le passé. fuir, refuser le diktat. absence du temps et de la raison. fuir mais ne jamais abandonner.
4:00 AM, la seine seul.
se rendre à la raison, se rendre. Non !
le vide naît du besoin, accepter de ne pas contrôler. Et que dit Contrôle ?
Contrôle …?!
Contrôle …?!

absence du temps. attractions fatales, chocs et entre chocs, la peur a depuis longtemps disparue pour faire place à l’inquiétude, diffuse, rampante, sournoise et qui resurgit là où l’attendait plus. explosif avec retardement déclenchée par la moindre alerte, le moindre doute. explosion redoutable, parfois radical. moment de révolte et d’incompréhension, une nouvelle fois la fuite avec ses codes. recherche d’une absolue solitude alors que s’ouvre la voie sacrée d’un bonheur.
ne plus jamais fuir ou renoncer même lorsque le chemin ne semble qu’un champ de bataille, qu’une avenue de ruines.
4:00 AM, la seine seul.
obéir.
chaque centimètre carré est scruté, chaque électron passé au tamis quantique d’une folie paranoïaque qui construire chaque instant que sa perte annoncée. pourtant, dans cet univers la liberté s’installe, la complicité si proche de la duplicité est présente à chaque seconde. autre vie, autres identités.
une ondée, promenade improvisée à profiter de chaque goutte comme autant de souvenirs, la pluie comme remède furtif à l’absence. les gouttes épaisses qui pénètrent chaque parcelle de l’être, pluie qui s’insinue dans les chairs et occupe l’esprit. accepter la dilution.
Refuser la dilution. Non !
intégrité de l’esprit. l’absence n’est qu’un reflet. reflet d’une proximité perdue. reprendre contrôle, ne pas sombrer corps et âme dans la mélancolie de l’instant où ces trop courts moments deviennent le centre du temps. Micro coupures d’une réalité pour une autre, la tentation du miroir n’est pas loin. Passer de l’autre côté pour inverser, renverser une proportion qui devient à chaque second plus difficile à accepter.
impossibilité du choix, l’absence comme carburant. atteindre la prochaine porte, encore et encore. points de contrôle insanes et pourtant refus de perte l’esprit, la frontière est ténue. tomber de quel côté ?
4:00 AM, la seine seul.
me voici de retour en cet endroit. La douleur est si intense. intense, insupportable. je ne peux pas vivre sans elle.
en équilibre rare sur la rambarde du pont à équidistance des rives, les yeux rivés sur le ciel étoilé, je perçois le tumulte du flux aqueux. deux rives équidistance. absence du temps, comme suspendu dans un espace qui n’appartiendrait qu’à moi.
4:00 AM, la seine seul, je n’ai plus de contact. errance absolue. éther synaptique, recherche du satori par l’absence.
toujours plus.

Lhorens b. Sartori

ambiance : Surrender (with Nicola Hitchcock) – Hector Zazou