immanence

j’ai vu des couleurs chamarrées, des plumes et des étoiles. bruits et fureurs , marches brouhahesques et rythmes endiablés. J’ai vu des mains, des corps et des visages se toucher, se heurter. Cohue et mouvements de l’oubli de soi.
j’ai lu l’inquiétude et la peur dans une foule bigarrée qui perd le contrôle d’une marche et d’un chant. J’ai entendu le sable bleu s’élever dans un air trop sec; j’ai vu le bleu des étincelles après la collision.
que me reste t-il à imaginer après ce long voyage ?
des mers froides aux courants ascendants. je ne veux plus oublier.
j’ai souvenir des plaines désertiques, des chasses haletantes et de toutes ces quêtes.
je me souviens de ce matin, le dernier matin. l’astre du jour, enfin, m’accorda sa grâce. n’avait-il pas oublier lui aussi. certes non, il était là, au rendez-vous.
un inventaire de plus et encore un transport, encore et encore.
c’est à cette instant, le dernier matin, que j’ai perçu ce bruit lointain. encore une marche, sans bruit ni fureur. un bruit de grelots et de pas étouffés. en cadence, la cadence des anciens. la cadence qui nous rappel que rien n’est. rythme immuable qui collecte son tribu à tout heure du jour et de la nuit. inutile de se cacher au fin fond d’une nuit noir sans aube.
je n’oublierai plus les couleurs chamarrées, le bruit et la fureur de la foule qui me porte.
à hector.

Lhorens b. Sartori

ambiance : deep space (jah wobble & deep space), the immanent